Sortir d’un conflit sans y laisser sa santé : quand la médiation devient une urgence

Il y a des conflits dont on sort plus marqué que d’un accident. Des tensions durables qui ne font pas de bruit, mais qui rongent en silence. On se dit qu’on va gérer. On serre les dents, on fait “comme si” pour les enfants, pour les collègues, pour ne pas montrer les fissures.

Mais le corps, lui, finit par parler. Il y a d’abord les nuits agitées. Puis la boule au ventre qui revient chaque matin. L’attention qui s’effiloche. La fatigue qui ne passe plus. Et ce sentiment insidieux que l’on n’est plus tout à fait soi-même.

Parfois, ce conflit est conjugal, familial. Parfois, c’est un frère ou une sœur autour d’un héritage. Parfois, c’est au travail, dans une tension permanente avec un collègue ou un supérieur. Quel que soit le contexte, la mécanique est la même : le conflit se prolonge, la solution n’arrive pas, et vous vous abîmez à force d’attendre.

Certaines personnes, dans cette situation, explosent. D’autres s’effondrent. D’autres encore se coupent du monde. Il n’y a pas de réaction “faible” ou “forte” : il n’y a que des humains en lutte contre une situation devenue invivable.

Ce que beaucoup ignorent encore, c’est qu’il est possible d’agir bien avant que tout s’écroule.

Il existe un espace où vous n’avez pas besoin de convaincre. Où l’on vous écoute sans vous couper. Où votre souffrance est prise au sérieux, sans dramatisation ni minimisation.

Cet espace, c’est celui de la médiation.

Contrairement à l’idée qu’on s’en fait parfois, la médiation n’est pas une discussion libre entre deux personnes “raisonnables”. C’est un processus rigoureux, guidé, encadré, où le médiateur protège les deux parties et empêche que le conflit ne dégénère.

Il ne s’agit pas de faire la paix à tout prix, ni d’imposer un compromis : il s’agit de créer les conditions pour que chacun retrouve sa place, sa voix, sa dignité.

Ce que je vois, moi, dans mon cabinet, ce ne sont pas des gens faibles : Ce sont des personnes courageuses, qui ont tenu trop longtemps. Des femmes et des hommes qui ont besoin qu’on leur tende une main, pas un jugement.

Dans un entretien individuel, on commence par déposer ce qui pèse. On y met des mots clairs. On remet un peu d’oxygène là où il n’y avait que tension.

Et ensuite, si c’est possible, on envisage une rencontre avec l’autre partie — dans un cadre sécurisé, neutre, structuré, où personne ne prendra le dessus sur l’autre.

Souvent, un accord devient possible. Parfois, non. Mais toujours, quelque chose se remet en mouvement. Et cette reprise de mouvement, même infime, peut suffire à vous redonner votre souffle, votre clarté, votre capacité à agir.

Il n’est pas nécessaire d’attendre que le conflit vous détruise pour chercher de l’aide. Vous n’avez pas à choisir entre vous taire ou exploser. Il existe une troisième voie : celle d’un cadre où votre parole est protégée, et votre santé aussi.

Je suis Karine Théet, médiatrice judiciaire et privée, agréée par la Cour d’appel de Paris.

J’interviens dans tous les conflits qui vous usent : divorce, travail, famille, voisinage, succession.

Si vous vous sentez coincé dans une situation qui vous dépasse, sachez qu’il existe un chemin de sortie — un chemin où vous n’avez pas à tout porter seul(e).

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